Une villégiature moderne

Pourquoi Randan ?

En 1821, Adélaïde et Louis-Philippe d’Orléans achètent la terre de Randan, qui abrite un vieux château du XVIe siècle resté inachevé. Randan est à cette époque un petit village loin de Paris. Choix étonnant, pourtant motivé par diverses raisons :

  • Raison économique : l’achat de la forêt de Randan permet à Adélaïde et Louis-Philippe de réaliser un placement financier.  Ceux-ci comptent parmi les plus grands propriétaires forestiers d’Europe
    En savoir plus : la maison de l'Inspecteur des forêts.
  • Raison stratégique : Louis-Philippe et Adélaïde ont vécu en exil pendant plus de 20 ans à la suite de la Révolution. Situé à trois jours de route de Paris, Randan peut être un refuge en cas de nouveaux troubles dans la capitale. 
  • Raison politique : Randan se trouve sur les anciennes terres des Bourbons. L’achat du Domaine était pour Louis-Philippe et sa sœur, un moyen de reprendre racines sur la terre de leurs ancêtres. A ce titre Louis-Philippe pourrait un jour prétendre au trône de France.
  • Raison personnelle : Randan est un lieu d’agrément et pour se ressourcer. Madame Adélaïde aime la vie à la campagne et s’y retire volontiers. 

Pour tout connaître de l'histoire du château et de la restauration du Domaine aux XIXe et XXe siècle, de la petite et grande histoire de France, de la famille d'Orléans, réservez la visite guidée

"Découverte du domaine"

Toujours pressait pour partir pour Randan, 
elle ne l’était jamais d’en revenir"
 

Lettre de Louis-Philippe à propos de sa soeur Adélaïde

La quintessence des innovations techniques et « high tech » du XIXe siècle

Pour restaurer et agrandir le château primitif, Adélaïde et Louis-Philippe font appel à l’architecte et décorateur, Pierre François Léonard Fontaine. Les travaux sont incessants de 1822 à 1847 : agrandissement et ameublement du château, construction de l’aile des cuisines, de la chapelle, de l’orangerie et des dépendances, création d’un parc paysager de 110 hectares.

Le Château de Randan est un exemple de modernité.  Sous une apparence classique, la demeure témoigne des innovations technologiques de son temps notamment dans l’usage de la fonte et du verre. 

Le château a été conçu comme un lieu de villégiature. Il était destiné à recevoir la famille d'Adélaïde durant un court séjour. Il ne s'agit pas d'un lieu de pouvoir ou de représentation, mais d'une résidence intime et familiale.

Très proche de sa sœur Adélaïde, devenue seule propriétaire en 1822, Louis-Philippe continue à s’investir personnellement dans la réhabilitation du domaine. Tous deux sont très attachés au confort moderne, et veulent faire de Randan un lieu digne de leur rang. Il représente la quintessence des innovations techniques et « high tech » du XIXe siècle. 

Madame Adélaïde séjourne régulièrement à Randan jusqu’à sa mort en 1847. Son neveu Antoine d’Orléans, duc de Montpensier , hérite du domaine, qui tombe néanmoins dans un long sommeil après la révolution de 1848. 
 

Gravure ancienne © Région Auvergne-Rhône-Alpes

Des séjours aussi divertissants que pédagogiques

Zoom sur

Pendant leurs séjours à Randan, Louis-Philippe et Adélaïde d’Orléans parcouraient sans cesse leurs forêts pour décider de nouveaux aménagements ou suivre l’avancement des travaux qu’ils avaient ordonnés. 

Le reste de la famille suivait souvent ces déplacements qui étaient l’occasion de baignade en rivière, de pêche aux écrevisses, de courses…et d’instruction pour les plus jeunes.

Eau courante, électricité et automobile : quel luxe !

La fille d’Antoine d’Orléans, Isabelle d’Orléans, comtesse de Paris (1848-1919) tombe sous le charme de Randan et choisit d’y vivre une partie de l’année. Elle restaure et modernise le Domaine : installation d’un générateur électrique permettant entre autres l’éclairage du château et construction d’une station de pompage pour l’arrivée de l’eau courante. A la même époque les automobiles font leur apparition dans les allées.
Pendant la Première Guerre mondiale, la comtesse de Paris crée et finance un l’hôpital militaire dans les Grands communs

A sa mort en 1919, son fils cadet, Ferdinand d’Orléans, duc de Montpensier (1884-1924) hérite de la propriété. Remarquable chasseur, il aménage dans le château un musée rassemblant ses trophées de chasse.
Il décède à Randan à l’âge de 40 ans, sans descendance. 

Un an plus tard, en 1925, sa veuve et héritière assiste à l’incendie qui ruine le château. Ce sinistre marque le début du déclin du Domaine qui se prolongera durant plusieurs décennies jusqu’à son rachat en 1999 par l’Etat, la Région Auvergne et le département du Puy-de-Dôme

Depuis 2003, la Région  est seule propriétaire du domaine et poursuit la restauration de ce haut lieu patrimonial, classé au titre des Monuments historiques et labélisé " Jardin remarquable".

Ferdinand d'Orléans au volant de sa voiture © Région Auvergne-Rhône-Alpes

La fonte

Zoom sur

Sous la monarchie de Juillet, les fondeurs de fer sont peu nombreux à Paris, une trentaine au plus. 
Proches des architectes et des commanditaires, ils côtoient sculpteurs et ornemanistes sur les mêmes chantiers. 
Parmi eux le fondeur d’art Christophe François Calla a réalisé divers ouvrages en fonte pour le Domaine de Randan : le mobilier de jardin de la terrasse, les escaliers et le balcon du château.

Détail de l'escalier en fonte du château

Randan, star de la réclame

Aujourd'hui comme hier, les publicitaires n'ont jamais manqué d’imagination pour faire la réclame de leurs produits, utilisant souvent le patrimoine au service de la promotion de telle ou telle marque.

Au début du XXème siècle, alors que Vichy est la reine des villes d'eaux, la marque de vins apéritifs Vichy-Quina n'hésite pas à utiliser l'image du Domaine Royal de Randan tout proche ou de son ancien relais de chasse, le Château de Maulmont, pour communiquer auprès de la bonne société et vanter tant les mérites d'une cure que de l'apéritif en question comme l'attestent ces deux cartes postales datant de 1903. Collection Laval Michell.

Pour la petite histoire, les vins apéritifs à base de quinquina étaient très tendance jusqu’aux années 1950, surtout qu’il suffisait de faire macérer des écorces de quinquina dans du vin et de l’alcool auquel on pouvait ajouter d’autres arômes, donc très facile à préparer. Les propriétés toniques, fortifiantes, apéritives et fébrifuges du quinquina étaient mises en avant, transformant la boisson alcoolisée en une sorte de vin-médicament destiné également aux enfants anémiés ! 
 

Réclame pour les vins apéritifs Vichy-Quina - Début XXe siècle

© Région Auvergne-Rhône-Alpes

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